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Le Bur de Merlin
18 octobre 2012

Pensée Maudite N6

Triste....triste....triste.....triste.....triste....triste....

Mal à la tête....à la nuque....au ventre....envie de vomir.....

Je voudrai dire que je sais pas pourquoi mais je sais pourquoi...

J'ai des serpents dans le ventre...un peu comme la vipère que j'ai vu écrasée cet été...petite, fine, très verte....la même mais en très nombreuses et vivantes surtout. C'est ça le problème...bien trop vivantes. 

Quand elles sont au repos tout va bien...en apparence en tout cas, tout est gérable...mais lorsque l'une se réveille....progressivement les autres vont ouvrir les yeux pour terminer par faire une fête comme jamais on en a vu. j'aimerai appuyer sur mon ventre et les faire sortir par mon nombril, j'aimerai au moins pouvoir les étouffer...mais ça ne marche pas comme ça. Elles grossissent, se nourissent du mal être, elles remontent tranquillement dans la gorge....ce sont elles la fameuse boule au ventre et le fameux noeud de gorge. Elles finissent par occuper tout le terrain et faire remonter à la surface toute l'eau de notre corps. Ca sort de partout, par les yeux surtout..les yeux surtout mais jamais de la tête. 

Elles n'attendent que ça...nous rendre secs, completement secs, pire que des raisins de corinthe. 

Elle nous glacent le sang...le leur se mêlant au notre...

C'est juste un très mauvais moment à passer, si ça passe....

Après ça lorsqu'on est vidé entièrement, elles se rendorment...oh jamais vraiment mais elles le font tellement bien qu'on peut penser qu'elles sont mortes....

Comment peut-on être aussi naifs? Elles n'attendent qu'une chose que nous nous remplissions à nouveau, avec du beau, avec du bon, avec des yeux, avec une bouche....Nous avons tellement été vidés que nous oublions même que tout cela s'est fait dans la souffrance, souvent atroce la souffrance. 

Et puis un jour...la première, la chef certainement, ouvre un oeil, puis l'autre...et là, on se souvient....mais on ne se souvient jamais vraiment à quel point on avait été vide. 

Moi, ce soir, je me souviens.

 

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